mercredi 29 avril 2009

Échecs amoureux et autres niaiseries - Matthieu Simard

Quatrième de couverture :

Je suis aussi romantique qu’un bloc de béton au bord de l’autoroute. Et je rencontre seulement des filles qui trippent sur Alexandre Jardin. Ça va mal…

Mais bon, il faut garder espoir. À force de vomir sur les souliers des belles filles que je croise, à force de cruiser les téléphonistes de Vidéotron, à force de peinturer au rouleau le dos de mes conquêtes, je vais bien finir par trouver la bonne…

C’est pas que je suis terriblement malchanceux. C’est pas que je suis particulièrement méchant. C’est pas que je suis atrocement laid, non plus. Je suis juste niaiseux.

Ce livre est le tout premier que Matthieu Simard a écrit mais le troisième de lui que je lis. Je le dis tout de suite, il est bien mais il n'est pas mon préféré. On y retrouve l'humour typique de l'auteur que j'apprécie et son l'écriture qui a beaucoup de personnalité mais je n'ai pas trouvé qu'il était à la hauteur de ses autres. Peut-être est-ce parce que le principe du roman à sketches me plait moins ? Oui, c'est vrai, je préfère les plus longues histoires qui ont un début et un fin et où les mêmes personnages évoluent. Il y a aussi le personnage de Matthieu qui m'a moins plu que le Matthieu de Ça sent la coupe. Celui de Échecs amoureux et autres niaiseries m'était un peu antipathique et déplaisant, trop macho par moment, trop niaiseux comme il le dit lui-même. L'autre Matthieu, qui me plait davantage, est drôle, sympathique, sensible même... et juste assez niaiseux !

Ceci dit, je ne veux pas vous décourager de le lire. Je vous assure, j'ai encore passé un agréable moment de lecture. Ne vous fiez pas qu'à mes points négatifs ! Plusieurs petites histoires m'ont fait sourire, en particulier celle du vomi dans le métro et celle des petits tracteurs pour déneiger les trottoirs. Un grand nombre de ces histoires sont imprévisibles, j'ai aimé me faire surprendre de la sorte. On assiste à des scènes quotidiennes qui prennent des tournures inattendues ou qui deviennent, dans certains cas, tout à fait abracadabrantes ! Cette lecture était donc parfaite pour faire de petites pauses dans mes séances d'étude et me changer les idées.

vendredi 24 avril 2009

L'histoire de Pi - Yann Martel

Quatrième de couverture :

Piscine Molitor Patel, dit Pi, est le fils du directeur du zoo de Pondichéry. Lorsque son père décide de quitter l'Inde, la famille liquide ses affaires et embarque, accompagnée d'une étonnante ménagerie, sur un cargo japonais : direction le Canada. Le navire fait naufrage, et Pi se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide tigre du Bengale, est aussi du voyage. Comment survit-on pendant deux cent vingt-sept jours en tête à tête avec un fauve de trois cents kilos ?

C'est l'incroyable histoire de Pi Patel. Fable métaphysique, roman d'aventures, L'Histoire de Pi - vendu à plus de quatre millions d'exemplaires dans le monde - est un miracle tant littéraire que commercial.

Ce roman est passé tout près de se mériter un petit coeur rose. Autrement dit, ce fût presque un coup de coeur ! Il ne l'a pas obtenu parce que vers les 200ème pages (et pendant une cinquantaine), j'ai eu une légère baisse d'intérêt. Même si l'histoire de Pi est si bien expliquée qu'elle semble réelle, la vie d'un naufragé dans le Pacifique n'est pas toujours hautement palpitante. J'ai trouvé certains bouts un peu longs même si tout est raconté magnifiquement.

D'abord, le texte est rempli de connaissances principalement sur les deux thèmes chers à Pi Patel : les animaux et les religions. Les passages sur les habitudes de vie des tigres de Bengale et des suricates par exemple sont géniaux et abordés avec légèreté même s'ils contiennent de nombreux détails. On est loin des textes sans reliefs des encyclopédies d'animaux. C'est une agréable façon d'apprendre. C'est le cas aussi des religions puisque Pi est à la fois Hindou, musulman et chrétien. Une fois de plus, de fascinantes connaissances agrémentent le récit, le tout dit avec une bonne dose d'humour. D'ailleurs, sa façon de parler de Jésus (qui ne plairait pas aux plus fidèles, il faut être ouvert d'esprit) m'a fait éclater de rire !

La partie en mer, sur le bateau de sauvetage, m'a également plu bien que le rythme plus lent m'a lassé pendant un moment. Ce livre est un témoignage de l'incroyable force de l'être humain. L'instinct de survie est démesurément puissant dans des situations extrêmes comme celle-ci. Et, même si au départ, survivre sur une toute petite embarcation en plein océan avec la compagnie d'un tigre nommé Richard Parker semble loufoque, on y croit vraiment. En tout cas, moi, j'y ai cru.

Enfin, j'adore ces livres où à la fin, je me dis qu'aucun personnage ne peut comprendre ce qu'a vécu le personnage principal, sauf moi. J'aime quand le personnage vit des aventures peu banales et qu'on se dit finalement: "après tout ça, comment pourra-t-il reprendre une vie normale ?" L'histoire de Pi est un de ceux-là. Bref, il s'agit d'un roman dont je me souviendrai longtemps, j'en suis certaine.

samedi 18 avril 2009

Autour du roman


Comme je tarde à terminer mon livre en cours (que pourtant j'adore) à cause de tous mes travaux et les séances d'études pour les examens de fin de sessions, j'ai décidé d'animer un peu mon blog grâce à ce tag piqué chez Maribel.

1- Quel est le dernier roman que tu as acheté ?
Passionnément givrée d'Audrey Parily. Depuis, je pige dans ma PAL car je n'ai pas vraiment le temps d'aller fouiner dans les librairies ces temps-ci.

2 - Donne le titre d'un roman que tu as lu plusieurs fois.
Marie-Tempête de Dominique Demers est celui que j'ai relu le plus souvent: 3 fois à l'adolescence (à cet âge-là, on se tanne pas faut croire) et 1 fois plus récemment.

3 - Est-ce que tu peux dire qu'un livre a changé ta vie ?
Aucun titre ne me vient en tête, aucun n'a changer drastiquement ma vie mais je crois que l'on est un peu ce que l'on lis...

4 - Comment choisis-tu un roman ? Parce que la couverture t'a plû ? Parce qu'on te l'a conseillé ?
Toutes ces réponses ! J'en note sur les blogs et j'en feuillette à la librairie quand la couverture me plait (surtout si je connais l'auteur) et je lis la quatrième de couverture.

5 - A part les romans, qu'aimes-tu lire le plus souvent ?
Je ne sais pas ce que j'aime le plus lire mais je dirais qu'en ce moment, ce sont les "livres d'école" qui ont la cote chez moi !

6 - Qu'est ce qui est le plus important pour toi dans un roman : l'intrigue ou le style ?
Sans doute, l'intrigue ! Le style est important mais s'il n'y a que ça qui me plait dans un roman, je le trouve tout de même ennuyeux. J'ajouterai par contre que l'atmosphère d'un roman est primordial pour moi. J'aime les romans d'atmosphère (ça existe ?) par exemple Le maître des illusions, L'ombre du vent, etc.

7 - A quels personnages de roman t'es tu le plus attachée ?
La première qui me vient en tête est Anne Shirley. Pour les autres (parce que c'est écrit "à quelS personnageS), ça me demande un peu de réflexion...

8 - Quel livre peut-on trouver sur ta table de chevet en ce moment ?
L'histoire de Pi de Yann Martel

9 - Quels sont les 3 derniers romans que tu as lus ?
Où es-tu ? de Marc Levy
Le café d'excelsior de Philippe Claudel
La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa

10 - Quel roman as-tu déjà abandonné en cours de route ?
J'en abandonne très rarement mais je me souviens avoir abandonné Tout là-bas d'Arlette Cousture il y a quelques années. J'ai repris par la suite et, je n'ai pas plus aimé lors de cette deuxième tentative.

11 - Quels sont tes 20 romans préférés ?
C'est difficile d'en nommer vingt... j'ai eu toutes les misères du monde à en nommer 10 pour le défi Blog-o-trésors! Pour connaître quelques uns de mes préférés, cliquer sur Liste de mes coups de coeur dans la bande de droite de ce blog. Voilà !

samedi 11 avril 2009

Si tout le monde voyait les religions ainsi...

tout irait bien mieux.

"les Hindous, dans leur aptitude à l'amour, sont des chrétiens sans cheveux, tout comme les musulmans, par leur façon qu'ils voient Dieu en tout, sont des Hindous barbus, et les chrétiens, dans leur dévotion à Dieu, des musulmans à chapeau"

Cette citation que j'adore est tirée de ma lecture en cours : L'histoire de Pi de Yann Martel, p.68.
Ce livre est bourré de belles citations, de réflexions. Je pourrais en mettre ici bien d'autres mais, je veux laisser le plaisir aux prochains lecteurs de les découvrir par eux-mêmes...

mercredi 8 avril 2009

Où es-tu ? - Marc Levy

Quatrième de couverture :

Adolescents, ils représentaient tout l’un pour l’autre. Avec l’optimisme de leur jeunesse, ils se sont promis de s’aimer pour toujours – quand bien même le destin devrait les séparer. Et la vie va les écarter l’un de l’autre comme deux étoiles soumises aux lois de la gravitation. Elle affrontera la violence des ouragans en Amérique centrale, tandis qu’il réussira à Manhattan. À l’exception de quelques rencontres furtives à l’aéroport de Newark, ils ne sauront de leurs vies réciproques que ce que disent les lettres qu’ils vont s’écrire pendant des années. Sans jamais que se brise le lien qui les unit… Philip avait alors promis à Susan qu’il serait toujours là s’il lui arrivait quelque chose. Il ne pouvait pas savoir que cette promesse allait profondément bouleverser sa vie. Que pour l’honorer, il devrait ouvrir son cœur à l’inconnu…

Marc Levy, prise 2 ! Ayant reçu ce livre en cadeau par une personne qui se reconnaîtra, je me suis réessayer avec cet auteur. Cette fois, j'ai aimé ! Beaucoup plus que Et si c'était vrai qui, pourtant, en a séduit plusieurs. J'avais reproché à Marc Levy d'avoir presque écrit un scénario de film pour Hollywood alors que celui-ci, est selon moi un roman beaucoup plus humain, moins rose bonbon aussi.

Ici, pas de surnaturel, pas de flafla inutile. Où es-tu ? est l'histoire de plusieurs vies qui suivent des voies divergentes. Elle est riche en émotions de toutes sortes. Les personnages sont plus travaillés, ils ont de véritables personnalités. C'est le cas de Philip, Susan, Mary et Lisa qui sont tous uniques. Je n'arrivais pas à comprendre Susan car elle est très différente. C'est ce que j'ai apprécié même si le personnage en soi ne me plaisait pas spécialement. Ses choix, sa façon de penser, tout était bien à elle. Il en est de même pour Lisa que j'ai préféré. Son histoire a réussit à me toucher. La fin m'a plu aussi. Sans rien révéler, je dirais simplement que tout est une suite logique. Je n'avais pas imaginé cette fin mais, quand j'y réfléchis, je ne suis pas surprise que Susan ait agit de la sorte vu sa personnalité. Je m'arrête ici dans les révélations...

Par contre, certains hasards m'ont fait douter de la vraisemblance de l'histoire comme lorsque Philip retrouve dans le Time Square une jeune femme qu'il a rencontré qu'une seule fois auparavant le soir du New Year's Eve ! Pour l'avoir célébré dans le Time Square une fois dans ma vie, entassée parmi des millions de gens, je considère qu'il est très peu probable qu'on y retrouve quelqu'un par hasard. J'ai aussi remarqué quelques longueurs dans le récit qui ont fait baisser mon intérêt par moment.

Tout compte fait, ce fût une lecture agréable. Je suis contente de ne pas être restée avec l'impression négative que j'avais de cet auteur après la lecture de Et si c'était vrai. Merci à la personne qui se reconnaîtra :)

samedi 4 avril 2009

Le café de l'Excelsior - Philippe Claudel

Quatrième de couverture :

"Viens donc Jules, disait au bout d'un moment un buveur raisonnable, ne réveille pas les morts, ils ont bien trop de choses à faire, sers-nous donc une tournée..." Et Grand-père quittait son piédestal, un peu tremblant, emporté sans doute par le souvenir de cette femme qu'il avait si peu connue, si peu étreinte, et dont la photographie jaunissait au-dessus d'un globe de verre enfermant une natte de cheveux tressés qui avaient été les siens, et quelques pétales de roses à demi tombés en poussière. Il saisissait une bouteille, prenait son vieux torchon à carreaux écossais et, lent comme une peine jamais surmontée, allait remplir les verres des clients.

Le café de l'Excelsior est un tout petit livre de 84 pages qui ressemble beaucoup à une nouvelle. J'y ai retrouvé la belle plume de Claudel. L'auteur a su rendre un décor très médiocre presque mythique et ça, c'est la preuve d'un grand art. Par contre, à quelques reprises les phrases étaient trop longues à mon goût et contenaient tellement de figures de style que je n'en saisissais plus le sens. J'ai dû relire plusieurs fois les mêmes passages.

L'histoire du petit garçon et de son Grand-père, qui ne sont jamais nommés, est bien racontée mais elle n'a pas réussit à me toucher outre mesure. J'ai l'impression que je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages en si peu de pages. En fait, j'ai préféré l'histoire de La petite fille de monsieur Linh du même auteur qui elle, avait vraiment réussit à me toucher. Bref, ce n'est pas une mauvaise lecture mais elle ne m'a pas littéralement transporté non plus.

mercredi 1 avril 2009

La formule préférée du professeur - Yoko Ogawa

Quatrième de couverture :

Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes. Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur... Un subtil roman sur l'héritage et la filiation, une histoire à travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d'une mémoire égarée, fugitive, à jamais offerte...

Je voulais découvrir cet auteur depuis un moment mais je ne savais pas par où débuter. J'ai opté pour celui-ci étant donné que j'avais lu que de bons commentaires un peu partout. Ce roman est non seulement mon premier d'Ogawa mais aussi mon tout premier contact avec la littérature japonaise.

Je l'avoue, au départ, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. J'ai tout de suite apprécié la plume d'Ogawa et l'univers étrange dans lequel elle m'emmenait mais j'attendais toujours qu'il y ait une espèce d'intrigue quelque part. Tout est très lent. Une fois qu'on a mis une croix sur l'existence d'une grosse intrigue, on se laisse toutefois prendre au jeu. J'ai finalement apprécié ce rythme lent. Ici, une simple visite chez le coiffeur devient une intrigue en soi. C'est le quotidien de 3 personnages qui ne vivent rien de très extraordinaire et pourtant, tout est beau.

L'amitié originale entre le professeur à la mémoire de 80 minutes et Root, le fils de la narratrice, m'a beaucoup plu. Cette amitié ressemblait parfois à de la fascination de la part du vieil homme pour cet enfant. Cette relation rend le professeur humain. Il n'est pas qu'un amoureux des chiffres. On découvre au fil des pages ses émotions, sa sensibilité et sa dévotion envers l'enfant.

Tout est beau, même la façon de parler des mathématiques du professeur est belle. Et, c'est moi qui dit ça, moi qui n'est pas du tout une fervente de cette science ! Si j'avais eu ne serait-ce qu'un seul professeur comme celui du livre (qui n'est jamais nommé), j'aurais probablement beaucoup plus aimé les mathématiques. Son amour pour les chiffres est communicative. Ses explications sont pertinentes et captivantes. J'ai particulièrement aimé l'explication du 0, du "rien". Il y a cependant quelque chose que je n'ai pas compris à propos de la fameuse formule du professeur qui a apaisé un conflit... J'ai un peu moins aimé les nombreuses références au baseball mais elles sont nécessaires pour comprendre cette passion pour ce sport qui unie le professeur, Root et même l'aide-ménagère.

L'histoire unique de ce trio de personnages m'a certainement le goût de poursuivre ma découverte de l'oeuvre de Yoko Ogawa.