samedi 27 juin 2009

Du bout des doigts - Sarah Waters

Quatrième de couverture :

Londres, 1862. A la veille de ses dix-huit ans, Sue Trinder, l'orpheline de Lant Street, le quartier des voleurs et des receleurs, se voit proposer par un élégant, surnommé Gentleman, d'escroquer une riche héritière. Orpheline elle aussi, cette dernière est élevée dans un lugubre manoir par son oncle, collectionneur de livres d'un genre tout particulier. Enveloppée par une atmosphère saturée de mystère et de passions souterraines, Sue devra déjouer les complots les plus délicieusement cruels, afin de devenir, avec le concours de la belle demoiselle de Briar, une légende parmi les cercles interlopes de la bibliophilie érotique.

Héritière moderne de Dickens, mais aussi de Sapho et des Libertins, Sarah Waters nous offre une vision clandestine de l'Angleterre victorienne, un envers du décor où les héroïnes, de mariages secrets en amours interdites, ne se conduisent jamais comme on l'attendrait. Un roman décadent et virtuose.

Les billets ces temps-ci se font rares, je sais. La raison est toute simple; tous les livres qui me tentent depuis un moment sont tous de grosses briques ! Vous avez pu le constater avec mes billets de Révélation de Stephenie Meyer, La reine dans le palais des courants d'air de Stieg Larsson et de celui-ci qui comptent tous plus de 700 pages !

Les nombreux avis enthousiastes ont eu raison de moi, je me suis lancé dans ce livre dès que je l'ai eu entre les mains. Comme pour plusieurs, j'ai complètement embarqué dans cette histoire sombre et complexe mais très prenante. L'histoire se divise en trois parties : dans la première et la dernière, nous suivons Sue et dans celle du milieu, Maud prend la parole.

L'écriture m'a rebuté un peu dans les premières pages mais tout s'est arrangé rapidement. Lorsque le personnage de Gentleman arrive dans la maison de Lant Street, ce quartier de Londres où règnent les voleurs, l'arnaque est lancée et il est difficile de décrocher. Ce cher Gentleman demande à Sue de devenir la femme de chambre de Mlle Maud. Il désire qu'elle lui parle en bien de lui pour qu'il puisse la marier et finalement la faire enfermer à l'asile pour hériter de sa fortune. L'intrigue de départ peut sembler machiavélique mais attendez de voir la suite ! À un certain moment, toute l'histoire bascule, plus rien n'est comme on l'avait prévu. Si vous êtes très attentif, vous pourrez percevoir des indices car il y en a plusieurs mais moi, je n'y ai vu que du feu. Sarah Waters réussit un véritable coup du chapeau !

L'atmosphère de ce roman m'a beaucoup plu. J'ai toujours aimé les romans où l'ambiance est mystérieuse. Dans ce roman qui se déroule à l'époque victorienne, elle est obscure et peu rassurante autant dans le repère des voleurs que dans le manoir de Briar. J'ai vraiment ressenti une atmosphère lourde de secrets. Ce que j'ai aimé aussi c'est que les personnages ne sont pas seulement des "gentils" ou des "méchants". Certains sont très méchants, ça oui ! Mais pour la plupart, ils sont quelque part entre les deux. Ils peuvent avoir des idées très malsaines pour tirer profit d'une situation mais ça demeure crédible et réaliste. Par exemple, Sue se laisse entraîner dans le plan grâce à l'effet d'entraînement et la pression de son entourage. Elle veut aider sa pauvre famille. Le bien et le mal est relatif, c'est dans la nature humaine. Outre l'histoire et l'atmosphère, c'est toute cette psychologie qui m'a emballée.

En somme, c'est un excellent roman qui ne semble pas absolument pas faire 750 pages. J'en lirai assurément d'autres de Sarah Waters.

vendredi 12 juin 2009

La reine dans le palais des courants d'air (Millenium 3) - Stieg Larsson

Quatrième de couverture :

Que les lecteurs des deux premiers tomes de la trilogie Millénium ne lisent pas les lignes qui suivent s'ils préfèrent découvrir par eux-mêmes ce troisième volume d'une série rapidement devenue culte.

Le lecteur du deuxième tome l'espérait, son rêve est exaucé : Lisbeth n'est pas morte. Ce n'est cependant pas une raison pour crier victoire : Lisbeth, très mal en point, va rester coincée des semaines à l'hôpital, dans l'incapacité physique de bouger et d'agir. Coincée, elle l'est d'autant plus que pèsent sur elle diverses accusations qui la font placer en isolement par la police. Un ennui de taille : son père, qui la hait et qu'elle a frappé à coups de hache, se trouve dans le même hôpital, un peu en meilleur état qu'elle...

Il n'existe, par ailleurs, aucune raison pour que cessent les activités souterraines de quelques renégats de la Säpo, la police de sûreté. Pour rester cachés, ces gens de l'ombre auront sans doute intérêt à éliminer ceux qui les gênent ou qui savent.

Côté forces du bien. on peut compter sur Mikael blomkvist, qui, d'une part, aime beaucoup Lisbeth mais ne peut pas la rencontrer, et, d'autre part, commence à concocter un beau scoop sur des secrets d'Etat qui pourraient, par la même occasion, blanchir à jamais Lisbeth. Mikael peut certainement compter sur l'aide d'Armanskij, reste à savoir s'il peut encore faire confiance à Erika Berger, passée maintenant rédactrice en chef d'une publication concurrente.

Cette série est tout simplement un coup de coeur ! Je n'ajouterai rien à propos de l'histoire car la quatrième de couverture en dit déjà beaucoup. Je vous ferai seulement part de mon enthousiasme pour cette série. Quel dommage que l'on n'ait pas droit aux autres tomes prévus par feu M. Larsson ! Heureusement, ce troisième tome conclut quand même bien l'histoire dans les circonstances. Une fin comme celle du deuxième tome aurait été insoutenable.

Mon tome préféré demeure le deuxième que j'ai trouvé palpitant. Celui-ci l'est moins car on y traite beaucoup la préparation du procès de Lisbeth. Le suspense est légèrement moins intense que dans La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette mais, il y a quand même des scènes surprenantes absolument digne de Millenium. Malgré ces moments de suspense, pendant de sa lecture je me disais que c'était le tome que j'aimais le moins jusqu'à ce que j'en arrive aux 200 dernières pages. Elles se dévorent toutes seules. C'est, en fait, tout le procès. Il s'y déroule des trucs que j'attendais depuis le premier tome. L'attente cependant valait entièrement le coup.

Dans ce tome comme dans les précédents, j'ai aimé l'écriture de Larsson avec un extrême souci du détail et avec quelques longueurs certes mais auxquelles je me suis habituée et que j'appréciais finalement. Les faits, les biographies des personnages, rien n'était laissé au hasard. Son écriture était parfaite pour le genre. J'aurais volontiers lu tout ce qu'il aurait écrit.

Je suis triste à l'idée de ne plus suivre de nouvelles aventures du journaliste et de Miss Hacker. Je vais aussi m'ennuyer de tous ces personnages qui buvaient du café à tous les jours et à toutes les heures de la journée (et de la nuit). Il restera à les visionner sur grand écran. Mais, ce n'est pas pareil.