mercredi 27 février 2013

Fun Home - Alison Bechdel

Résumé :

Secrets de famille, déchirures cachées, enfance gothique, anxiétés sexuelles et grande littérature... Une autobiographie familiale à l'humour sombre et à la lucidité éblouissante... 

Repéré ici puis , j'avais de grandes attentes envers Fun Home d'Alison Bechdel. Peut-être trop d'attentes. J'affirme que c'est extrêmement bien fait mais je n'ai pas accroché totalement. Après réflexion, je crois que c'est surtout dû à la "voix off" trop présente. Je préfère lorsqu'on découvre une partie de l'histoire à travers les dialogues et les dessins. J'aime deviner les sentiments du personnage principal par les expressions de son visages, ses paroles, etc. J'avais le même ressenti au cours de ma lecture de Couleur de peau : miel de Jung qui possédait aussi une "voix off". Mais, ce sont seulement mes goûts personnels. Ça n'a rien à voir avec la qualité de l'album, loin de là.

Je suis vraiment impressionnée qu'Alison Bechdel puisse prendre autant de recul pour raconter sa propre existence. La réflexion qu'elle nous offre sur sa vie (et quelle vie quand même, on a peine à y croire !) et celle de sa famille est surprenante. Il est rare d'arriver à un tel niveau de réflexion. L'auteure fait preuve de beaucoup de d'humilité, d'authenticité et de sensibilité aussi. 

Alison, étant une littéraire comme son père, fait d'abondants liens entre sa vie et les oeuvres de Fitzgerald, Proust, Joyce, Wilde et compagnie. Malheureusement, n'ayant pas lu la plupart de ces fictions, je ne pouvais saisir toutes les allusions. Je crois avoir perdu beaucoup de la subtilité de l'album. Je passais parfois vite sur certaines citations ou comparaisons.

J'espère ne pas vous décourager car, malgré mes quelques réticences, je considère c'est un très bon album. C'est un monument de bande dessinée aux États-Unis apparemment. Je ne regrette absolument pas sa lecture.


Pour découvrir ce qu'ont lu autres participants de la BD du mercredi, c'est chez Mango !

lundi 25 février 2013

Betty - Arnaldur Indridason

Quatrième de couverture :

Quand j’ai rencontré Bettý, j’ai su que ma vie allait basculer. Elle était magnétique et fatale. J’aurais tout donné pour elle. J’ai même accepté de travailler pour son mari. Mais maintenant c’est moi qui suis derrière les barreaux. Aux yeux de tous, je suis coupable de meurtre. Parce que, si l’amour se joue à trois, il y en a toujours un de trop.

Une fois n'est pas coutume, j'écrirai un très court avis. C'est trop difficile de ne rien révéler et je ne veux absolument pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs. Betty est un roman d'à peine deux cent pages qui se lit très rapidement. Indridason nous a habitués à suivre les enquêtes d'Erlendur et de son équipe mais, cette fois-ci, ce sont de tout nouveaux personnages que nous rencontrons. C'est intéressant de lire ce qu'il a écrit avant les aventures du célèbre enquêteur islandais. Ce roman n'est pas tout neuf. C'est seulement sa traduction qui l'est. Je n'en dis pas plus si ce n'est que j'ai bien aimé suivre cette machiavélique Betty et cette histoire noire et tordue.

Un petit passage où un policier discute avec ses collègues avant un interrogatoire d'un certain Erlendur qui enquête sur le squelette trouvé dans le lac de Kleifarvatn m'a bien fait sourire. C'est l'enquête de L'homme du lac que j'ai lu la semaine dernière !

Pour ceux qui n'ont pas peur des spoilers -------------------------------------------->
Il y a un bon revirement de situation auquel on ne devrait normalement pas s'attendre vers le milieu du roman. Mais, puisque maintenant vous savez (je le savais moi aussi), vous trouverez peut-être la manipulation de l'auteur comme moi. J'ai tout vu venir ! Pourrez-vous en dire autant ?

dimanche 24 février 2013

Suggestions BD de Michel Rabagliati

Quand un bédéiste nous fait part de ses coups de coeur, c'est toujours intéressant ! Il y a quelques semaines, je vous ai donné le site des chroniques de Pénélope Bagieu. C'est maintenant au tour de Michel Rabagliati, le "père" de Paul, de nous suggérer de bonnes BD !  Peut-être que vous connaissez déjà l'existence de cette liste de Rabagliati publiée sur son site Internet (et c'est tant mieux) mais, si ce n'est pas le cas, la voilà ! Bonne lecture mes amis !



Source : http://www.michelrabagliati.com/

mercredi 20 février 2013

David, les femmes et la mort - Judith Vanistendael

Résumé :

Au moment où nait sa petite-fille Louise, David apprend qu'il a un cancer.
Mais la parole n'a jamais été son fort, et il préfère taire la maladie, la douleur, et la fin qui se profile. 
Au grand dam des femmes de sa vie – sa femme Paula, ses filles Miriam et Tamar. Impuissantes, elles assistent à ce délitement silencieux, mais inexorable.

Il y a des albums qui nous plaisent dès les premières pages grâce au graphisme. Ça a été le cas avec David, les femmes et la mort. Le style de Judith Vanistendael est unique. Il vaut le coup d'oeil ! Mais, cet album, c'est plus que ça. C'est l'histoire de David, qui souffre d'un cancer, racontée avec pudeur et sensibilité. Les dessins servent à merveille ce genre de récit tout en nuances.

L'histoire est divisée en trois parties et chacune d'elles se consacre à un personnage féminin de l'entourage de David.  Face à une situation difficile émotionnellement, il y a autant de façons de réagir qu'il y a de gens sur la terre et cet album le démontre de brillante manière. Dans le premier chapitre, on suit Myriam, la première fille de David, qui est maintenant maman à son tour. Ensuite, vient le chapitre consacré à Tamar la fille cadette de David née d'un second mariage puis, celui de Paula, la mère de Tamar et nouvelle femme de David.

Je ne veux pas comparer en profondeur les albums mais je ne peux passer sous silence le fait j'ai pensé à Paul à Québec de Michel Rabagliati tout au long de ma lecture. Dans les deux cas, on suit une famille de l'annonce de la maladie jusqu'à la mort de l'un des leurs. Et, dans les deux cas, c'est extrêmement bien fait. Il faut dire que c'est un thème qui me touche particulièrement car il me rappelle énormément la fin de vie de mon grand-père. 





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vendredi 15 février 2013

L'homme du lac - Arnaldur Indridason

Quatrième de couverture :

En juin 2000, un tremblement de terre provoque un changement du niveau des eaux du lac de Kleifarvatn et découvre un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractère cyrillique à demi effacées. Le commissaire Erlendur et son équipe s'intéressent alors aux disparitions non élucidées dans les années 60, Ce qui conduit l'enquête vers les ambassades des pays de l'ex bloc communiste et les étudiants islandais des jeunesses socialistes boursiers en Allemagne de l'Est, pendant la guerre froide. Tous ces jeunes gens sont revenus du pays frère brisés par la découverte de l'absurdité d'un système qui, pour faire le bonheur du peuple,jugeait nécessaire de le surveiller constamment. 

Erlendur, séduit par un indice peu commun, une Ford Falcon des années 60, s'obstinera à remonter la piste de l'homme du lac dont il finira par découvrir le terrible secret.

Indradison nous raconte une magnifique histoire d'amour victime de la cruauté de l'Histoire, sans jamais sombrer dans le pathos. L'écriture, tout en retenue, rend la tragédie d'autant plus poignante.

Quand j'ouvre un roman d'Indridason, je sais que des heures de plaisir m'attendent ! Jusqu'à date, je n'ai jamais eu de déception. Ses polars sont efficaces et intéressants. De plus, les enquêtes ne se ressemblent pas.

Dans cette quatrième enquête d'Erlendur, en partant d'un squelette retrouvé dans ce lac d'autrefois, maintenant desséché,  on s'attaque aux régimes politiques socialiste et communiste. On découvre que l'espionnage, souvent camouflée sous le nom de surveillance mutuelle, était une réalité bien réelle en Allemagne dans les années 60-70 mais, aussi, dans bien d'autres pays d'Europe. Les tribulations des jeunes étudiants universitaires islandais en Allemagne de l'Est sont habillement menées. J'ai pu découvrir en même temps qu'eux ce qu'était la vie dans ce pays à cet époque. J'étais aussi heureuse de voir Erlendur sociabiliser davantage. Ça regarde bien pour la suite !

Le dénouement, haletant et tragique, est satisfaisant sauf pour un détail : j'aurais apprécié savoir ce qu'il était arrivé à un personnage en particulier. On ne le sait pas et, pourtant, c'était un personnage important de l'histoire. 

Bref, je prends toujours un malin plaisir à lire ses enquêtes. C'est tout ! Et, c'est bien assez !

samedi 9 février 2013

Hit the road Jack and don't you come back no more no more no more no more !

J'ai lu des avis très tranchés sur ce film. Soit on aime, soit on déteste. Moi, j'aime tout de ce film, il me fait tripper ! Avec l'ambiance superbe, la musique jazz, les costumes d'époque, les paysages de la Californie, je ne comprends pas qu'on puisse le détester. Avoir lu le roman n'est pas un pré-requis mais je crois que ça rend l'adaptation plus appréciable, à moins d'avoir détester cette lecture bien entendu !

Le choix des acteurs dans l'adaptation d'un livre est très important selon moi. Il l'est beaucoup plus que dans un film dont le scénario serait tout neuf car les lecteurs connaissent déjà bien ces personnages. Dans ce cas-ci, les personnages sont carrément mythiques ! Le choix de l’interprète à la belle gueule de Dean est très bon. Garrett Hedlund, que j'ai découvert dans ce film, joue bien le charismatique et fou personnage qui  fascine tant Sal Paradise. La présence de Kirsten Stewart est agréable également. Malgré qu'elle soit un des sujets préférés des paparazzis d'Hollywood, c'est une actrice que j'apprécie depuis que je l'ai découverte dans le magnifique Into the wild. J'éviterai de parler de Twilight parce qu'on en parle déjà trop !

Seul petit bémol : sa longueur. Puisque l'adaptation est très fidèle au roman, il est forcément un peu long ! Il dure 2 heures 20 minutes et, malheureusement, à un certain moment,  je me suis dit que c'était un peu trop.



mercredi 6 février 2013

Le goût du chlore - Bastien Vivès

Résumé :

"- Tu t'es déjà posé cette question, pour quelles choses tu es prête à mourir ou celles que tu ne lâcheras jamais ?
-...
- Dis moi.

- je réfléchis. "


Quand on se balade sur les blogs qui parlent de bandes dessinées, on voit Bastien Vivès par-ci, Vivès par là. J'ai voulu découvrir le talent de ce jeune homme très connu. J'avais envie de lire le volumineux Polina mais il n'était pas disponible. Ce n'est que partie remise cependant pour Polina car j'ai bien aimé Le goût du chlore. Je lui reproche seulement d'être trop court à mon goût.


Tout démarre lorsque le kinésiologue de Thomas lui recommande fortement de nager pour soulager son dos. Il souffre d'une scoliose. Piètre nageur, il se rend quand même chaque mercredi à la piscine où il ignore qu'il fera une belle rencontre. Au fil des pages, nous vivons donc avec le personnage principal cette rencontre parfois vu de l'extérieur parfois de l'intérieur, en voyant ce que lui-même regarde. Il se dégage un calme et une sensibilité extraordinaire de cet album. Les mouvements des corps des nageurs sont très bien dessinés. 

Ce que je trouve un peu dommage, c'est la fin qui ne semble pas en être une. Évidemment je ne m'attendais pas à un fin du type "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" mais, j'aurais aimé comprendre les dernières pages. Je les ai regardé maintes et maintes fois sans pouvoir les déchiffrer. Ceux qui l'ont lu comprendront ce dont je parle.

Petit fait intéressant : la piscine de cet album existe vraiment ! Elle se nomme la Piscine de la rue Pontoise et est située à Paris. Bon, c'est inutile de le savoir mais, si vous avez envie de faire une petite recherche sur Google, c'est amusant de la voir en photo !

Pour voir ce que les autres participants ont lu cette semaine, c'est chez Mango !

vendredi 1 février 2013

Sur la route (Le rouleau original) - Jack Kerouac

Quatrième de couverture :

La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l'auteur a crépité son texte sans s'arrêter, page unique, paragraphe unique. 


Aujourd'hui, voici qu'on peut lire ces chants de l'innocence et de l'expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant  ; aujourd'hui on peut entendre dans ses pulsations d'origine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir.

Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l'éphémère.

En entamant ce roman phare de la Beat Generation, j'avais quelques appréhensions comme j'en ai souvent en ouvrant un livre dont la réputation est aussi immense. Je me dis toujours : et si je n'aimais pas ? Ça peut arriver mais pas cette fois ! J'en aurais long à dire sur ce roman. Je ne sais pas par où commencer. 

Première constatation : au départ, je ne sais pas si c'est l'écriture très "orale" ou le personnage en cavale qui me rappelait Holden Caufield mais, je ne cessais de comparer avec L’attrape-coeur de J.D. Salinger. J'aime ce style très américain.

Deuxième constatation : si vous ne prenez pas quelques notes concernant les personnages dans les premières pages, vous serez probablement aussi paumée que je ne l'étais. Les personnages sont très nombreux et c'est facile de les mélanger. Une fois leurs noms et quelques détails sur eux notés, tout allait bien. J'ai évidemment pu mieux apprécier l'histoire.

Le rouleau original se divise en trois parties. Les péripéties m'ont tenues en haleine tout au long de cette lecture malgré que l'intrigue soit bien mince. C'est que l'écriture de Kerouac est complètement addictive ! Je ne saurais dire pourquoi, j'ai de la difficulté à exprimer mon ressenti. C'est puissant et honnête. Les personnages sont intéressants également. Dans la deuxième partie, les passages à propos de la ville de La Nouvelle-Orléans sont savoureux. Les odeurs, la chaleur, les saveurs, la musique, on s'y croirait ! Sublime !

Le rôle des personnages féminins m'a un peu choqué.  Je ne veux pas jouer à la féministe outrée mais ça m'a un peu dérangé. Elles ne sont que des parures : elles sont là pour embellir le paysage. Et, pour le sexe aussi bien sûr ! Il fallait bien que j'y reproche quelque chose, la perfection n'existe pas, non ?

Bref, que dire de nouveau sur ce roman lu, relu et mille fois étudié ? Si, malgré mes encouragements, cette lecture vous rebute, vous pouvez toujours rencontrer ces joyeux lurons dans l'adaptation cinématographique de Walter Salles.

Vous avez surement remarqué que j'aime bien ajouter mes photos des endroits mentionnés dans les bouquins où j'ai déjà mis les pieds. Alors en voici encore quelques-unes !

Sausalito, ville de la Bay Area où les personnages de Jack, Henri Cru et Diane ont habité et travaillé


Un vue sur San Francisco, la cité blanche souvent mentionnée dans le récit


Sur les quais de San Francisco