dimanche 20 novembre 2016

Prague - Maude Veilleux

Quatrième de couverture :

«Le livre avait beau parler du couple ouvert au début, ce n'est plus tout à fait le sujet. Le sujet, c'était je-ne-sais-plus-trop-quoi. Le sujet, c'était mon angoisse à ne plus aimer quelqu'un qui m'avait sauvée, qui avait tout pour me plaire, qui m'aimait, que j'aimais. Ne plus aimer quelqu'un que j'aimais et aimer un autre, un imparfait, un inconnu. Ne plus aimer l'homme que je voulais aimer pour toujours. J'hésite à l'écrire: ne plus aimer l'homme que j'avais voulu aimer pour toujours.»


J'ai commencé ma lecture de Prague avec beaucoup d'attentes. J'avais bien aimé Le vertige des insectes. Les premières pages se laissaient lire mais je ne les trouvais pas à la hauteur.

C'est à la page 65, lorsque l'auteure cite Annie Ernaux avec un extrait de L'écriture comme un couteau, que j'ai compris où elle s'en allait. Il y a eu un gros déclic dans ma tête. Le roman a alors pris une toute autre dimension. À partir de là, je l'ai dévoré presque sans respirer, en apnée, comme l'héroïne.

La réflexion sur le roman et le processus d'écriture est ce que j'ai préféré dans Prague. Ensuite, j'ai apprécié que la réalité s'emmêle à la fiction. Le personnage principal semble si près de l'auteure qu'on ne peut plus distinguer le vrai du faux. J'aime croire qu'il y a du vrai là-dedans, qu'il s'agit d'une autofiction impudique et que l'expérience a été vécue réellement. Et si ce n'est pas le cas, ne me le dites pas.

Déjà, après deux romans, on peut dire que Maude Veilleux a un style bien à elle. On décèle aussi quelques thèmes récurrents dans ses projets : sa fascination pour le Yukon, sa peur de la solitude, sa tendance à la dépression et son attirance pour la mort. Il faut s'accrocher pour la lire mais ça vaut le coup !

Prague - Maude Veilleux
Éditions Hamac 2016
114 pages

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