jeudi 4 janvier 2018

Homo Sapienne - Niviaq Korneliussen

Quatrième de couverture :

Révélant une voix exceptionnelle, Homo sapienne suit la vie de cinq jeunes dans la ville de Nuuk, capitale du Groenland. Ils vivent des changements profonds et racontent ce qui, jusqu’à maintenant, a été laissé sous silence : Fia découvre qu’elle aime les femmes, Ivik comprend qu’elle est un homme, Arnaq et Inuk pardonnent et Sara choisit de vivre. Sur «l’île de la colère», où les tabous lentement éclatent, chacune et chacun se déleste du poids de ses peurs.

Niviaq Korneliussen manie une langue crue, sensible et indomptée. Elle parle du désir universel d’être soi, socialement, intimement, confiante que les cœurs et les corps sauront être vrais.

Née en 1990, Niviaq Korneliussen a grandi à Nanortalik, au sud du Groenland. Homo sapienne marque un tournant dans l’histoire littéraire groenlandaise en rejoignant un lectorat en dehors de la terre natale. Selon The New Yorker, l’écrivaine inuite s’affirme avec ce premier livre comme la «nouvelle étoile du Nord».


Niviaq Korneliussen est la première auteure groenlandaise que je lis. À en croire la préface, ils ne sont pas nombreux à être lus en dehors du Groenland non plus. Sa façon moderne d'écrire et ses thèmes se distinguent de ses prédécesseurs. C'est probablement ce qui explique son grand succès en partie.

Homo Sapienne est divisé en cinq parties distinctes et chacune d'elle porte la voix d'un personnage. Cependant, nous recroisons les personnages dans les parties des autres. Ils habitent tous la ville de Nuuk. Comme sa population est limitée, les personnages se connaissent tous ou, du moins, sont reliés entre eux d'une quelconque façon. Fia, Arnaq, Ivik, Inuk et Sara sont jeunes, amoureux et épris de liberté mais aussi, résignés. Ils forment une génération qui se cherche. Ils se cherchent une identité propre, une identité sexuelle et/ou de genre et une identité en tant que Groenlandais. En attendant, ils fêtent, ils boivent et ils couchent ensemble !

J'ai beaucoup aimé que les voix soient différentes les unes des autres. L'écriture est aussi fluide et crue. Elle est parsemée de phrases anglaises ainsi que de termes d'une langue Inuit du Groenland (toujours traduits évidemment). Ce mélange représente parfaitement cette génération qui s'ouvre sur le monde avec l'anglais mais qui conserve aussi la langue de leurs ancêtres. Je comprends tout à fait que ce roman ait fait tout un tabac là-bas. Toute une génération s'est retrouvée dans ce roman. Et même si je n'ai rien d'une Groenlandaise, j'ai adoré aussi !

Homo Sapienne - Niviaq Korneliussen
Éditions La Peuplade 2017
232 pages

6 commentaires:

Moka a dit…

Curieusement, ça me tente. En tout cas ta chronique donne envie !

Marguerite a dit…

@ Moka : Et pourquoi "curieusement" ? :)

Cristie a dit…

Voilà qui est intéressant je n'ai jamais lu d'auteurs groenlandais non plus !

Marguerite a dit…

@ Cristie : C'est l'occasion ! ;)

Karine a dit…

Il me tente beaucoup beaucoup! Je l'ai réservé à la bibliothèque. A part les racontars de Jorn Riel, je n'ai jamais lu de romans qui se passaient au Groenland.

Marguerite a dit…

@ Karine : Jorn Riel ? Je ne connais pas... J'espère que ce roman te plaira autant qu'à moi. J'ai déjà hâte de lire ton avis !